Je réplique : « Ah les dérivés, ceux qui ont provoqué la fameuse « crise » ! »
Et lui de me répondre : « Pas exactement. C’est toujours l’homme et son avidité qui ruine les choses. Peu importe le système dont il s’agit…socialiste, capitaliste, communiste…ils vont et iront toujours en crise à cause de l’être humain. »
Voilà pourquoi les grains anciens sont importants. C’est notre dernière chance pour manger du pain, des pâtes et les autres dérivés des grains, naturels, sains et authentiques.
Heureusement, ils sont de plus en plus nombreux à en prendre conscience :
- Les médecins qui affirment que l’alimentation a un rôle fondamental dans le développement des maladies ;
- Les paysans qui cultivent avec des méthodes naturels ;
- Les groupes et mouvements d’échange de semis ;
- Les associations qui promeuvent une consommation critique/raisonnée et qui favorisent les petits producteurs locaux (Genuino Clandestino et G.A.S. en Italie, les A.M.A.P en France et tant d’autres).
Qui ne dispose pas d’un bout de terrain ou qui n’a pas envie de semer son propre grain (le concept s’étend à n’importe quel aliment que nous fournit la nature), il est possible d’acquérir les produits directement auprès de paysans attentifs à ces thématiques. Habituellement, via les marchés bio ou km0 ou via les G.A.S (Gruppi di Acquisto Solidale)/A.M.A.P. (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) présents dans toutes les régions.
La journée avec Giovanni, et son ami Mario venu prêter main forte, est intense. Le matin nous allons chercher son grain à un moulin traditionnel : meules de pierre et vitesse de rotation basse. Si le process est trop rapide, la farine a tendance à surchauffer et une partie des nutriments contenus dans le germe serait perdues. D’autre part, pour garantir un produit toujours frais, il mout seulement la quantité nécessaire pour les mois suivants (sa farine doit être consommée dans les 6 mois). Ensuite il faut passer la farine du moulin aux tamis : un par un on vide les sacs d’environ 25kg chacun dans la tamiseuse. Giovanni produit rigoureusement des farines de type 2 et 1. Blé dur «saragolla», «germanella», «Senatori Cappelli», grain tendre «Risciolla», seigle, sont quelques uns des grains dont il obtient la vraie farine. Puis nous mettons la farine en paquets selon la demande des GAS à livrer le lendemain. Les paniers se préparent complétés avec d’autres produits locaux : miel, pâtes faites avec la farine de Giovanni, courges…
Marco