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La belle verte, un voyage dans le futur ?

28/8/2014

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De Sagres à la belle verte, quelques 700m de dénivelés, un vent de face et rien à manger au départ… on trouvera bien un supermarché sur le chemin. 10km… 20km… 30km… 40km… pas l’ombre d’un magasin où acheter à manger…, nous coupons par les petites routes pour rejoindre les environs de Monchique et on n’y croise pas grand monde.  Heureusement, fin août, le long de la route on trouve tout un tas de fruits : un figuier nous sauve de l’hypoglycémie et quelques mètres plus loin un monsieur nous offre des figues de barbarie déjà épluchées. On repart plein d’énergie. La route est de plus en plus inclinée (à la louche je dirais +30% au moins ! ), lorsque nous tombons sur un champ d’orangers qui semble abandonné. Il y a plein d’oranges à terre en train de pourrir mais il en reste encore une quantité incroyable dans les arbres. Nous les goûtons sceptiques, mais surprise : quel délice ! Nous accumulons une petite réserve sur nos porte-bagages pour la suite du chemin, mais sans exagérer car ce sont toujours des kilos en plus à porter. Pour compléter cette cueillette, se présentent des grappes de raisins d’une vigne débordant sur la route, nous en attrapons quelques unes au passage. Cependant, il n’y a pas à dire, on sait pourquoi les sportifs mangent des pâtes : arrivée à 600m d’altitude je n’ai plus de force. On plante la tente au milieu d’un champ de citronniers avec une vue imprenable sur la mer. 

PhotoLa Belle Verte
Une bonne nuit de sommeil et un petit déjeuner à base de… fruits et nous voilà sur les routes sinueuses du massif de Monchique en direction de La Belle Verte. Oui, oui, La Belle Verte, la planète de Coline Serreau apparue en 1996. Sur cette planète la population vie en totale harmonie avec la nature, il n’y a pas d’argent, pas de voiture, l’éducation y a une autre forme,  ses habitants pratiquent la télépathie… De bon matin, nous sommes arrivés à proximité, dans une courbe de la route nous avons remonté à pied une jolie petite vallée en suivant un chemin escarpé. Après quelques minutes de marche sont apparues des traces de vie humaine : une maisonnette style maison de hobbit, un jardin potager, puis une cabane en bois, des toilettes sèches, des tuyaux alimentés par un ruisseau, une maison de terre et paille en construction, des bacs à compostes, des tentes ça et là, mais pas un seul habitant ! Où sont-ils ? Pas de trace non plus d’Anthony rencontré une semaine plus tôt chez Francine, il habite ici pourtant. « Bonjour ! » Voici Walter et ses deux filles Mélissa et Nathalie qui surgissent de nulle part. Walter (allemand), sa femme Marie (française) et leurs 3 enfants, Samuel, Mélissa et Nathalie, sont venus s’installer ici il y a bientôt quatre ans. Ils ont vécu dans plusieurs éco-villages et autres communautés, mais qui ne regroupaient jamais tous les points importants pour eux, ils ont donc créé leur propre projet : La Belle Verte. Ils ont acheté 2 hectares de terrain sur lesquels court un ruisseau d’eau pure de la montagne et ils ont commencé par planter des arbres et le potagers et enfin des habitations. 

Nous participons à l’agrandissement de la maison en superadobe avec la technique du splatch. La maison en superadobe a été inventée par l’architecte iranien Nader Khalili, elle est construite à partir de sac rempli de terre, paille ou sable ou autre matériau en fonction des ressources disponibles localement. Ce type de construction est simple, rapide et peu coûteux (environ 200€/mètre) et chacun peut personnaliser sa maison dans la forme, les dimensions, etc… 
La technique du splatch est encore moins coûteuse car elle consiste simplement en un mélange de terre et de paille que l’on entasse pour monter les murs, pas besoin d’acheter les sacs. Par contre le splatch est un peu plus laborieux que la superadobe : pour des murs d’environ 40cm d’épaisseur, chaque jour nous élevions le mur d’une couche de 30 cm maximum, puis il fallait attendre presque 24h que la couche soit sèche pour en mettre une deuxième… il ne faut pas que le mélange terre/paille sèche trop vite car sinon le mur se fissure… Après 4 jours de splatch, nous avons les mains bien lisses d’avoir mis en forme le mur et le dos musclé d’avoir porté les seaux de terre/paille, il en faut de l’énergie pour construire sa maison !
A La Belle Verte existe déjà une autre petite habitation : la ker-Terre. Il s’agit d’une maison en terre et herbes réalisée selon la technique d’Evelyne Adam. Marie a construit la sienne toute seule alors qu’elle était enceinte. C’est une habitation très simple et très chaleureuse.
Une autre particularité de La Belle Verte : le mode d’éducation des enfants. Devant nos nombreuses interrogations, Walter et Marie ont donné des explications. Ils estiment que l’école d’aujourd’hui ne permet pas aux enfants de s’épanouir et voir freine leur apprentissage. C’est une école qui a pour but de former les enfants afin qu’adultes ils puissent servir l’état et ne perturbent pas la société. Cette vidéo illustre bien cela :
PhotoTiphaine raconte une histoire à Mélissa et Nathalie
Est-il normal que des enfants doivent rester assis pendant des heures à écouter un adulte qui veut leur faire entrer des choses dans le crâne ? Alors qu’à cet âge-là ils ont plutôt envie d’être dehors… Ne peuvent-ils pas apprendre davantage de la nature et du monde qui les entoure ? N’apprennent-ils pas plus vite s’ils le font de leur plein gré ? Les trois enfants ont moins de 10 ans et ils parlent 4 langues, ils ont une assurance et une maturité étonnante. Un des livres qui a inspiré les parents est celui d’A. S. Neill « Libres enfants de Summerhill ». Le mode d’éducation qui y est proposé comporte certains points très critiquables, mais il est une alternative très intéressante à « l’école classique ». Beaucoup d’enfants sont considérés comme mauvais à l’école, mais peut-être que c’est le système éducatif actuel qui est mauvais ?! 


Fin août, déjà 3 mois que nous voyageons, nous sommes encore au Portugal… rien ne presse… à part l’hiver qui approche !


Tiphaine

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Dessin de Mélissa :)
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Portugal, lieu de changement. Partie III

22/8/2014

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Une des premières questions qui vient à l’esprit lorsqu’on écoute ceux qui choisissent un mode de vie alternatif est : « comment font-ils d’un point de vue économique ? » Durant ce voyage je me rends compte de plus en plus que l’argent, tout en restant un moyen d’échange utile, a une importance moindre que celle que je lui attribuais jusque là. “L’argent est utile comme sont utiles les égouts, mais on ne peut pas penser à une culture des égouts” dit le réalisateur/écrivain italien Silvano Agosti (ici une de ses interview).

Karl, allemand, et Judith, espagnole, n’ont vraiment pas beaucoup de moyen. Et pourtant, eux aussi portent en avant leur projet : vivre en harmonie avec la nature et avec d’autres personnes au sein d‘une communauté la plus autosuffisante possible. Ils n’ont ni terrain, ni voiture, ni maison et ni travail fixe et maintenant que le petit Paul est arrivé la famille s’est agrandie. Malgré cela ils sont animés d’une grande volonté et, jour après jour leur rêve prend forme. Comme par enchantement, le destin est avec eux, un jour arrive que…

Un propriétaire de plusieurs hectares de terrain leur prête une petite vallée pour qu’ils puissent s’y installer. Amis et personnes contactés au travers d’une association d’aide réciproque arrivent de partout pour donner un coup de main afin de retaper une ruine qui deviendra leur demeure. Une synergie naît de tous ces projets voisins et un mécanisme invisible semble avoir déclenché une spirale d’évènements en perpétuelle progression.

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Parabole solaire
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Un peu de fantaisie, une pincée d’ingéniosité et des bocaux deviennent des verres, une vasque d’eau à l’ombre se transforme en frigidaire, du crottin de cheval mélangé à de la terre font les murs de la maison, des branchages de la forêt sont des clous de bois, les cactus du jardin une gélatine imperméabilisante pour les murs, des écorces de liège un égouttoir et une lunette de toilette, les figues du jardin pour le petit déjeuner et les rayons du soleil sur une parabole fournissent la chaleur pour préparer le thé et le café. Quand nous arrivons à Vale do Vento, Karl et Judith ont organisé un weekend « chantier participatif » pour pouvoir terminer le revêtement extérieur de la cuisine commune. Justement aujourd’hui, nous attendons Davide, Matteo, Justine et Chiara, des amis de Milan qui – coïncidence – sont de passage ici pour aller faire du surf à Sagres. Ils arrivent à l’heure du déjeuner avec du vin, du fromage et du miel de la région. C’est drôle de les voir dans ce contexte !

Après un bon repas c’est l’heure de se mettre au boulot. On fait des boules avec le mélange de crottin et d’argile et on les lance contre la parois extérieure de la maison. Etendre le revêtement sur le mur est comme un jeu, tout le monde s’y met et se transforme en tireur avec une excellente précision. La terre peut se travailler à mains nues, pas besoin d’outils. Tout le monde peut aider, aussi les enfants. Si tu changes d’avis tu peux toujours défaire avec de l’eau et réutiliser les matériaux pour leur donner une nouvelle forme. La plupart du temps les matériaux sont « kilomètre 0 », trouvés localement.
Dans les jours qui suivent nous apprenons une technique singulière, très utilisée au Mexique, pour imperméabiliser les murs. Elle consiste à étaler plusieurs couches d’une gélatine obtenue en faisant macérer pendant plusieurs semaines des feuilles de cactus dans un bidon fermé. Surprenant !

Tanja et Michael, Francine et Ferry, Karl et Judith, 3 couples, 3 situations économiques différentes, 3 types d’approche, 3 objectifs, un unique rêve. Vouloir est pouvoir, les paroles de William Hutchison Murray et Goethe synthétisent très bien ce concept : «Tant que nous ne nous engageons pas, le doute règne, la possibilité de se rétracter demeure et l’inefficacité prévaut toujours. En ce qui concerne tous les actes d’initiatives et de créativité, il est une vérité élémentaire dont l’ignorance a des incidences innombrables et fait avorter des projets splendides. Dès le moment où l’on s’engage pleinement, la providence se met également en marche. Pour nous aider, se mettent en œuvre toutes sortes de choses qui sinon n’auraient jamais eu lieu. Tout un enchaînement d’évènements, de situations et de décisions crée en notre faveur toutes sortes d’incidents imprévus, des rencontres et des aides matérielles que nous n’aurions jamais rêvé de rencontrer sur notre chemin… Tout ce que vous avez toujours voulu faire ou rêvé de faire, entreprenez-le. L’audace renferme en soi génie, pouvoir et magie.»
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Rio Mira en bas du jardin de Karl et Judith
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Karl, Judith, Paul, Tiphaine, Tess et Marco
Le coq commence à chanter à 7h du matin exactement et ce pour environ une demi-heure. Dés le premier cocorico je suis déjà réveillé et excité comme un enfant la veille de son anniversaire. A 8h les vélos sont chargés comme des mules. AUJOURD’HUI ON PART EN VACANCES ! Après 3 mois de voyage à notre actif, nous avons besoin d’une pause, de temps dédié à l’oisiveté totale. Nos amis milanais nous attendent à Sagres, la pointe sud-ouest du Portugal, dans leur belle maison hyper-équipée.

A mi-chemin, la chaleur se fait sentir et nous décidons de faire un plouf dans l’Atlantique. La plage est bondée. Pourquoi ? Ah oui, août, tout le monde est en vacances. Après un mois dans la campagne portugaise tranquille, ce chaos nous assomme.

Suants, les vêtements froissés et tout plein de terre, nous nous sentons comme des aliènes. L’envie de prendre une douche est intense et nous stimule à pédaler les dernier kilomètres qui nous séparent de Sagres. A neuf heures du soir, notre désir se matérialise. Tout propre nous nous mettons à table avec nos amis. Les braises sont chaudes, quelques minutes plus tard nos canines se plongent dans une succulente viande grillée. 

Marco
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Plage de Sagres
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Portugal, lieu de changement. Partie II

16/8/2014

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Francine et Ferry ont décidé de faire les choses en grand. Elle est anglaise et lui hollandais, ils gèrent une entreprise de vente en gros de semi en Hollande. Ils ont tout juste acheté 130 hectares de terrain ici au Portugal. La propriété est si grande que Francine nous fait la visite en pick-up : ici une source d’eau, là nous ferons des « keyline », ici des « swale » (Méthodes issues de la permaculture qui permettent de récupérer l’eau sur les terrains en traçant des lignes et créant des petits canaux), ici un lac, là une forêt tropicale et ainsi de suite.

A Quinta, nom de leur projet, a débuté il y a peu, l’argent et, par chance, les bonnes idées ne manquent pas. Ils ont en tête de :
- Créer une petite communauté et établir une école alternative sur leur terrain. Pour qui est intéressé, ils cherchent des familles, des personnes pour se joindre à eux ;
- Accueillir des cours de permaculture. Le grand espace à disposition permet vraiment d’expérimenter et de projeter à plusieurs niveaux ;
- Lancer un centre pour des sessions de «constellations familiales» avec l’aide des chevaux, qui à ce qu’il paraît se révèlent très sensibles et utiles pour ce type de thérapie. Francine, elle-même, a vécu ce type d’expérience et elle en est restée profondément touchée. De plus, c’est une amoureuse des chevaux ;
- Arrêter la désertification avec des techniques naturelles de régénération des sols. La méthode est tant originale qu’efficace : on crée, avec des barrières, des espaces dans lesquels se concentrent, par rotation, un grand nombre de vaches, puis des poules et des moutons. La concentration d’animaux dans le même point permet de retourner et fertiliser le terrain. La rotation permet de compenser et équilibrer les excès apportés par chaque espèce. Pour les amis permaculteurs, il s’agit d’un « chicken tractor » géant dans lequel on alterne différentes espèces. Tout cela permet que le terrain se régénère complètement et de manière naturelle.
Pour qui veut approfondir, voilà une vidéo de Allan Savory, biologiste du Zimbabwe, qui explique cette méthode et l’applique, avec d’excellents résultats, à des grandes surfaces qui sont en voie de désertification dans le monde entier.
Francine et Ferry travaillent à leur projet depuis 10 ans désormais. Maintenant, ils sont dans une phase de transition : elle est avec les enfants, Jim 9 ans et Rio 7, au Portugal, et lui va et vient entre la Hollande et le Portugal pour piloter leur activité commerciale vers une phase de gestion en ligne. Nous sommes à peine arrivés que nous faisons la connaissance d’Anthony, un anglais, mince, bronzé et musclé, la cinquantaine mais qui semble en avoir dix de moins. Travailleur infatigable, il restera pour une semaine. Ils se sont connus il y a bien longtemps, lorsque Francine et Ferry, faisaient le tour des différents projets existants pour trouver un endroit où s’installer. Anthony habite à Monchique, un lieu où ils sont en train de construire une maison en terre avec la technique du super adobe, une de mes préférées. Une visite s’impose !
Nous faisons le tour du potager de Francine, nous restons sans voix devant l’abondance de sa production. Il est en pleine « explosion ». Tomates en tout genre, choux, blettes, fraises, oignons…mais surtout une forte odeur me transporte directement dans mon pays. Sous mes yeux et mon nez, six, que dis-je, sept rangées de basiliques. Je suis en extase ! A part les abondants plats de pâte à base de tomates cerise et de basilique tous juste cueillis, qui suivront dans les jours à venir, me vient immédiatement l’envie de préparer du pesto. Avec à peine les feuilles de trois plantes, j’en extrais huit grands pots. Et pensez que dehors il y a encore une centaine de plantes.
Pesto à part, durant notre séjour, je m’occupe de graver l’écriture “A Quinta” sur une énorme pierre positionnée à l’entrée de la propriété, Tiphaine plante des semi pour le prochain hiver et ensemble nous construisons et fixons la porte de la serre. Après quelques jours, nous découvrons le secret du potager si resplendissant. Le terrain a été enrichi de bactéries actives naturelles, précédemment cultivées dans une solution d’eau et de mélasse. Le produit s’appelle « EM (Micro-organismes Efficaces)», c’est un très bon agent pour améliorer la qualité d’un terrain. Sur internet, comme toujours, il y a des avis contrastés. S’il est utilisé au début pour régénérer un terrain pauvre en micro-organisme positif, c’est l’idéale, cependant si l’usage doit être constant alors ce n'est plus si intéressant.
En haut d’une colline voisine, il y a un vieux moulin à vent qui domine toute la vallée. Nous décidons d’y faire un tour. Une fois là-bas, au loin on voit la mer qui scintille, à droite et à gauche l’œil ne s’ennuis pas en suivant les courbes des collines alentours. Des énormes pales tournent en émettant un sifflement qui amplifie la magestuosité du vent qui aujourd’hui comme jamais révèle sa puissance. Gaétan fière de son travail et content de notre visite, nous emmène rapidement à l’intérieur de son moulin, acheté il y a 15 ans. Le rideau tombe et nous découvrons l’ingéniosité de l’homme : une série d’engrenages (tout en bois) convertissent la force de cet élément naturel, en mettant en mouvement un simple, mais en même temps sophistiqué, mécanisme, qui réduit en farine grain de blé, maïs et millet. Il nous explique que c’est l’unique moulin à vent de toute la région qui fonctionne encore et qu’avec la seule force du vent il peut moudre 1000kg de céréales par jour.
Les jours passent et Jim, qui s’est particulièrement pris d’affection pour nous, éclate en sanglot quand il réalise que, le lendemain, nous partirons. Karl et Judith ont organisé un weekend chantier participatif pour la construction de leur maison, ils nous attendent !

Marco
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Portugal, lieu de changement. Partie I

10/8/2014

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ImmagineLe tipi dans le jardin de Tanja et Michael
C’est seulement ces 15/20 dernières années que le Portugal a commencé à vivre son boom économique. Les portugais, catapultés brusquement dans une nouvelle aire, sont passés directement du lavage des vêtements à la main à la machine à laver le linge dernière génération. La plupart d’entre eux traversent cette période avec grand enthousiasme, et la sensibilité et l’intérêt pour le développement durable et l’environnement sont des préoccupations encore lointaines. Le soleil toute l’année (surtout au sud) et la terre à un prix tout à fait abordable font du Portugal une destination idéale pour effectuer son propre changement. Emigrent souvent les européens qui n’ont pas un climat très attrayant dans leur pays et qui en même temps ne veulent pas s’éloigner trop de leur origine. C’est ainsi que allemands, hollandais, belges, anglais et français choisissent ces terres pour réaliser leur nouveaux projets : communautés, éco-villages ou simplement des personnes qui ont choisi de prendre un chemin différent de celui traditionnel, ils sont très nombreux, il n’y a que l’embarras du choix.

Après São Luis, suivez la vallée et ensuite prenez le chemin à droite, puis vous verrez un tipi sur la gauche, vous êtes arrivés. Nous saluons Diogo, Gustavo et Gil et deux heures plus tard nous arrivons chez Tanja et Michael, un couple d’allemands installé ici depuis presque un an. Nous découvrons avec plaisir qu’ils ont derrière eux plusieurs années de cyclotourisme, entre autre Tanja a voyagé pendant trois ans de l’Amérique du sud au Canada. Nous nous sentons tout de suite chez nous !

Ils ne se sont jamais sentis à l’aise dans un bureau au travail, et il y a quelques années ils ont décidé de commencer une vie différente. Avec l’argent qu’ils avaient de côté, ils ont acquis quatre hectares de terrain et retapé la vieille maison existante. Ils ne sont pas pour l’écologique à tout prix et la règle du bon sens prévaut. Pour quelques jours nous restons seuls dans leur maison. Tanja et Michael sont partis chercher une amie à l’aéroport de Faro. Le lieu inspire une grande tranquillité et nous nous sentons en lune de miel dans ce coin de paradis.  Durant notre séjour, nos tâches sont : préparer le terrain pour le futur potager, arroser les plantes et dégager le fossé des cannes qui y poussent. Les quatre enfants animent les journées : Moritz et Tabia enfants de Tanja et Michael et Nino et Noa enfants de Manu, leur amie.

Ici personne ne travaille. Au quatrième jour, nous ne pouvons pas faire autrement que leur demander : comment faite-vous pour vivre ? Michael, la cinquantaine, a gardé sa maison en Allemagne et maintenant il la loue. Ce revenu, de moins de mille euros par mois, leur permet de vivre modestement et leur laisse le temps pour travailler à leur projet futur : construire des petites maisons pour faire un genre de bed&breakfast rural. Au fond, il ne faut pas grand-chose pour changer de vie. C’est une question de confiance en soi, et après avoir fait le pas que nous craignons tant, l’unique chose que nous nous demanderons jamais est pourquoi nous ne l’avons pas fait plus tôt.

Cet endroit grouille de plein d’autres étrangers qui sont en train de débuter des projets intéressants, tous dans un rayon de quelques kilomètres. Aux alentours il y a un des éco-villages les plus connus au Portugal, Tamera. A l’occasion d’un petit marché « kilomètre zéro », nous leur rendons visite le temps d’une journée. Il serait intéressant d’y rester un peu plus longtemps pour pouvoir approfondir les solutions qu’ils ont adopté pour gérer l’eau et surtout voir de nos yeux et en fonctionnement la machine Stirling (utilisée pour transformer l’énergie  thermique en énergie électrique) dont il existe peu d’exemplaire au monde. Cependant sur la route pour aller voir cette installation nous sommes bloqués par une femme portugaise plus rigide qu’un allemand et elle nous interdit catégoriquement l’entrée : le jour des visites est le samedi et il faut réserver ! Il n’y a pas moyen de discuter et cette belle occasion nous file entre les doigts.
A Tamera se pratique “l’amour libre” et les fils, dont on ne sait pas de qui ils sont, sont élevés par tout le monde. Derrière une telle ouverture cependant, on retrouve les mêmes dynamiques qu’ailleurs. Au gling gling de l’argent, durant toute l’année, ils organisent des workshops et des universités d’été. L’unique moment d’échange avec les locaux est lorsque Tamera organise une récolte de fond. Ici tout est payant. Tu veux apprendre quelque chose ? Paye ! Tu veux apprendre à vivre avec eux ? Paye ! Où est passé l’esprit de partage du savoir et des expériences ? De plus, en parlant avec les habitants de Tamera, on devine qu’entre eux existe une grande hiérarchie. Un jour est bien peu pour pouvoir dire quoi que ce soit, mais ainsi ont été nos impressions. Personnellement, il nous a semblé voir le miroir de la société moderne, mais en version « éco ».

A quelques kilomètres de chez Tanja et Michael est en train d’éclore un autre projet. Cette fois, le moment des aux revoir est moins difficile, nous restons dans les environs et nous savons que nous nous reverrons. Tanja nous accompagne en vélo jusqu’à chez Francine, Jim et Rio.
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Plus on est de fous plus on rit !

3/8/2014

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Dur dur de remonter en selle après une semaine sédentaire. Nos deux mois « d’entraînement » se sont déjà évaporés ? Le paysage ne nous change guère les idées : eucalyptus, olivier, eucalyptus, chêne liège… un camion de liège, deux, trois … c’est la période de la découpe du liège. Les camions pleins à craquer nous dépassent et nous prions pour qu’ils ne perdent pas un bout d’écorce au passage. Heureusement pour notre moral, tout le long du parcours, il y a des « motivateurs » : ce sont les gens le long des routes, dans les voitures qui nous croisent ou nous dépassent, qui à notre passage nous encouragent force d’exclamations, de pouces levés et de clacksons !

Ce soir, nous essayons la tac-tic des marcheurs allemands au camping cinq étoiles du lac de Montargil : mais le patron n’étant pas là ils ne peuvent pas prendre la décision de nous laisser dormir ici gratuitement. Premier chemin à la sortie du camping, petite plage au bord du lac, c’est camping sauvage ce soir !

Y a-t-il des rizières au Portugal ? La vallée qui nous mène à Lisbonne est remplie de rizières, plantations de maïs et champs d’oranger. Après une étape record de 122km nous arrivons épuisés chez un WarmShower à Laranjeiro, sur la rive en face de Lisbonne. Nous passons deux journées à visiter Lisbonne, à pied, puis à vélo, sans les sacoches c’est une toute autre histoire. C’est la première fois que nous pédalons sans nos 25kg de lest. Nous nous sentons si légers et nous allons si vite que nos roues effleurent à peine l’asphalte ;-) … nous volons !

Dans les ruelles de Bairro Alto nous dégustons du bacalau, puis au jardin botanique magnifique on profite du calme loin des rues emplies de touristes en cette fin juillet. L’ancien quartier populaire d’Alfama nous charme avec ses petits escaliers qui nous font pratiquer le portage du vélo. Ensuite nous filons le long de quais jusqu’à la tour de Belém, sans oublier de goûter au retour les fameux pastéis de Belém ; ce sont des petits gâteaux similaires aux « nata »…c’est quoi les « nata » ? « Nata » veut dire crème en portugais ; cela ressemble à une pate brisée avec dessus un mélange à base de crème fraîche, la texture est entre la crème catalane et le flan, un peu comme le mélange du phare breton …enfin bref, il faut venir au Portugal et y goûter, c’est très bon !

Avant de partir vers le sud, nous passons une journée au château de Sintra. C’est un ancien monastère qui fut transformé en château, perché tout en haut d’une montagne, la vue y est magnifique. En ce promenant dans l’immense parc, on arrive au sommet de la montagne d’où on peut voir la mer au loin. Mise à part le coût exorbitant de 14€ l’entrée, le lieu vaut le détour, effectivement tout est très bien entretenu. Certains ne se posent pas tant de question : en se dirigeant vers la sortie, nous avons vu des petits malins qui passaient par-dessus l’enceinte de la propriété… Dans le même coin, au village de Sintra, il y a plein de belles et anciennes demeures à visiter et admirer, malheureusement, nous devons rentrer, nous sommes avec nos hôtes qui nous ont très gentiment emmené en voiture. 
Le soir, nous cuisinons pour eux, pâte à l’italienne et crumble pomme/poire, un vrai délice. Ont-ils aimé ? Quelques jours plus tard, nous sommes très étonnés de voir que le monsieur nous a laissé un commentaire très négatif sur notre profil WarmShower (rappel : WarmShower est un réseau d’hébergement de cycliste voyageur) et il ne parlait pas de notre cuisine. Il paraît que nous lui avons vidé son frigo et que nous n’avons pas aidé pour les tâches ménagères. Ce qui est quand même hilarant, c’est que ce cher monsieur n’en fout pas une à la maison, il dit que c’est le job de sa femme, et dès qu’on voulait l’aider, il disait « non, non, vous êtes nos invités ». Il ne faut pas trop faire de politesse avec nous, on veut bien faire la vaisselle mais on ne va pas vous arracher de force l’éponge des mains. Si vous nous offrez à manger, on mangera (c’est notre carburant), mais on n’ira jamais se servir dans le frigo sans autorisation. On a dû lire sa critique mille et une fois, on n’en revient toujours pas, surtout qu’il semblait très ému à notre départ. Est-ce l’âge ? Ou bien le grave accident qu’il a eu l’année dernière qui l’a rendu fou ? Ou peut-être la déception quand nous avons refusé son invitation à se balader nu chez lui ? Nous ne savons pas. Une personne qui se comporte ainsi n’est pas une personne fiable, donc cycliste de passage à Lisbonne, attention. Il s’appelle Anibal, il peut sembler être ton meilleur ami, mais tu ne seras jamais ce qu’il cache derrière. Double personnalité ? 

Nous quittons le bouillonnement de la capitale. A Setubal, un bateau mène à la presqu’île de Troia. Nous ne sommes pas les seuls cyclistes à bord : Gustavo, Gil et Diogo descendent rejoindre des amis en Algarve pour les vacances. Pour la première fois nous faisons route avec d’autres cyclistes, il y a de l’ambiance sur la route ! Les gars en sont à leur première journée de vélo, partis de Lisbonne aujourd’hui, en fin de journée, ils ont mal partout, surtout aux fesses pour certain. Mais on continue de rouler car ils veulent dormir à la plage de Galé… on fait un beau détour pour y aller, mais quelle surprise : la plage est surplombée par une falaise en érosion qui forme de grandes colonnes. Le soleil se couche sur ce paysage magnifique en lui donnant des couleurs rouge-orangées, nous établissons le campement en haut de la falaise.  Au menu pâtes instantanées, et à boire : poudre chimique énergisante à l’eau ! Est-ce que ça fait avancer plus vite ? 
Nous continuons avec eux jusqu’à l’entrée de Milfontes où nos chemins se séparent, nous prenons la direction de San Luis (prononcer : San Luich). Dans quelques jours, ils arriveront à destination… et nous ?
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    Marco + Tiphaine:
    cyclo-voyageurs autour du monde, à la découverte des fermes biologiques, des écovillages et tant d'autres choses.

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