6 Mars 2017 Ça bouchonne sur le pont Sheikh Khalifa. Je termine un petit-déjeuner pain français, beurre de cacahuète américain et confiture allemande. A une altitude de 13 étages, je me plonge dans « la sobriété heureuse » de Pierre Rabhi, en face de moi des milliers de personnes tentent de pénétrer la capitale des Emirats en ce dimanche matin, début de la semaine de travail. Au même moment, j'imagine que Mazin et sa famille son en train de traire les chèvres et s'apprêtent à prendre leur petit-déjeuner : un grand verre de lait bouilli chacun, personne n'aura faim avant 13h. Ici la cuisine est pleine de tentations « industrielles » venues du monde entier, et mon estomac réclame déjà : encore, encore! Nous sommes à Abu Dhabi dans l'attente de notre visa iranien, mes pensées me portent dans un petit village omanais de la région du Dhofar. Le 24 janvier dernier nous mettions pied à terre au Sultanat d'Oman, nous réalisions ce qui nous avait plusieurs fois été dis « impossible, vous ne trouverez pas de bateau », traverser l'Océan Indien en bateau à voile avec nos petits vélos. Nous ne connaissions rien de l'Oman, il n'y a pas longtemps nous en ignorions même l'existence. Nous limitons nos recherches avant d'arriver dans un nouveau pays, évitons de regarder des photos, nous ne voulons avoir aucune idée préconçue, aucune attente, c'est ainsi que nous aimons découvrir le monde, la page Oman est presque vierge dans notre tête. Quelqu'un nous a seulement dit : « vue de google map, il n'y a rien à part quelques villages, ça à l'air complètement aride, pas grand chose à faire ». Nos vélos sont prêts, nous prévoyons beaucoup d'eau, beaucoup de nourriture, nous ne savons pas bien ce qui nous attend. A peine quitté la ville de Salalah et ces grandes palmerais, nous pédalons au milieu de la steppe bordée par la mer d'un côté et la chaîne de montagne du Dhofar de l'autre, et retrouvons nos compagnons de ces régions arides : les dromadaires et les chameaux. Des chauffeurs enturbannés s'arrêtent à tour de rôle à notre hauteur, et nous tendent des bouteilles d'eau fraîche, bientôt je ne sais plus où les stocker et mon vélo commence à être en surpoids ! Un jour, une camionnette frigo s'arrête au-devant, un monsieur élégant en descend dans son grand vêtement blanc, alors que nous approchons, Marco rêve déjà « c'est peut-être des glaces cette fois !? ». Mazin nous tend des jus de fruits bien frais, et alors qu'il s'apprête à repartir, il nous dit « J'habite à 3 km d'ici si vous voulez vous reposer, déjeuner et faire une sieste avant de reprendre la route ». Le village est dans une jolie petite vallée au milieu des montagnes aux roches ocres, rouges, et aux chemins de sable où nos roues zigzagues jusqu'à la grande maison de la famille de Mazin. Nous sommes accueillis dans la pièce des invités, des grands tapis sont étendus au sol et des coussins volumineux sont disposés le long des murs. Il nous apporte un plateau de riz et du poisson, puis ils nous laissent seuls. Nos muscles fatigués par cette reprise, après 4 mois sur le bateau à voile, nous invitent à la sieste. J'ouvre un œil, il est 16h! Zut, il est temps de repartir ! J'ouvre timidement la porte, dehors sur la terrasse il y a du monde rassemblé à boire le thé ; ils m'aperçoivent. Il est trop tard pour repartir maintenant, ils m'invitent à prendre une douche et me joindre à eux ; un peu gêné, Mazin me demande si je veux bien revêtir les vêtements traditionnels. Au sorti de la salle de bain, Abeer, une des sœurs et sa Maman m'attendent, en une seconde me voilà correctement vêtue pour rejoindre le cercle familiale. Nous dégustons du pain sucré tout chaud et du thé avec les grand-parents, les parents et les 9 frères et sœurs de notre hôte, Marco nous rejoint, lui aussi se retrouve vêtu à l'omanaise : dishdasha et massar (grand vêtement blanc et turban). J'ai l'impression d'avoir voyagé dans le temps, nous sommes ailleurs... ces scènes sont magiques, ce sont ces moments-là qui me font continuer à voyager. Tiphaine |
AuteursMarco + Tiphaine: VideonewsletterSUIVES NOUS SUR
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Janvier 2018
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