Contraste de l'Ouzbekistan, entre le désert, le fleuve Amou-daria et les cités de la route de la soie. Pour voir la video cliquer ici Alors que la fête du Têt, nouvel an vietnamien, approche, il y a des maisons en construction à chaque coin de rue. Au Vietnam très souvent les architectes ne sont pas impliqués, les gens conçoivent et construisent eux-mêmes leur maison avec l'aide de leur proche. Un soir, près de Haiphong, alors que la nuit tombe, un scooter ralentis et ce mets à la hauteur de Simon (mon frère) pour discuter, le courant à l'air de bien passer. Tan, le même âge que Simon (23ans) rentre chez ses parents pour le weekend, il nous invite à la suivre, finalement nous passerons tout le weekend chez lui, il tient à nous faire visiter sont villages, ses nombreuses églises au style bien particulier : sans la croix tout en haut, à première vue, nous aurions dit des temples bouddhistes. La f amille de Tan est bien occupée, eux aussi construisent une nouvelle maison, tout le monde mets la main à la pâte, il faut qu'elle soit finie pour le Têt ! La maman fait brûler des herbes devant la maison toute la matinée pour éloigner les mauvais esprits et la construction commence seulement en début d'après-midi, moment propice ce jour là, selon eux, pour que le chantier se passe bien. A Hue nous faisons un rencontre très intéressante avec un architecte français qui nous explique la situation critique des plages au Vietnam...celle-ci disparaissent ! Mais où va le sable ? Il s'enfonce et rejoint les profondeurs plus au large des côtes ! Mais pourquoi ? Par quel effet ? Parce qu’au large du Vietnam il y a plein de bon sable pour la construction...et comme on le prend la nature cherche à combler le vide et donc le sable descend des plages... Et ce qui est très drôle (la nature à de l'humour), c'est qu'avec l'essor du tourisme en quête de belle plage au Vietnam, il y a tout plein de resort qui ont commencé à se construire le long de la côte, mais ils n'ont pas le temps d'être fini que voilà qu'ils plongent tête la première dans la mer... Et oui, il n'y a plus de plage, alors les vagues mangent la côte! Elle mange le béton fait avec ce même sable ! Mais pourtant l'extraction continue car la demande mondiale de bon sable pour la construction ne cesse de croître, le Vietnam exporte. Mais pourquoi ne pas allez chercher du sable dans les déserts ? Mais voyons Fred, le sable du désert est trop lisse, trop parfait, les matériaux n'accrochent pas dessus, il n'est pas bon pour la construction ! Voilà pourquoi Dubaï importe du sable pour toutes ces folles constructions. Cependant l'habitat traditionnel vietnamien est principalement fait de maison en bois, mais autant dire qu'après les hectares de forêt brûlés au napalm pendant la guerre, la ressource a été bien vite réduite à néant... Et malheureusement, dans la tête de beaucoup de personne au Vietnam, une maison en béton c'est mieux, c'est plus moderne alors ils ont tendance à délaisser leur habitat traditionnel pour du « moderne »... alors qu'on se sent tellement bien dans leur vieille maison. (Je ne m'attarde pas sur le sujet, Simon publiera bientôt un article consacré à l'architecture au Vietnam.)
Je me rappellerai toujours cette phrase d'un ami architecte turc chez qui nous avons séjournés en Turquie : « une de mes professeure d'école nous a dit un jour que la meilleure chose que nous puissions faire en tant qu'architecte est de ne pas construire... » Effectivement on se demande toujours comment construire de manière plus écologique, comment consommer de manière plus éco-responsable pour protéger notre belle planète, économiser ses ressources... mais on ne pense pas souvent que la première solution est d'éviter de construire, consommer moins... Si toutes les maisons construites aujourd'hui étaient habitées je ne pense pas que quelqu'un resterait sans toit sur sa tête ; si toute la nourriture produite aujourd'hui était consommée je ne pense pas que quelqu'un mourrait de faim dans ce monde ! Enfin bref, quoi de plus beau que de dormir à la belle étoile sur une plage! Vite il en reste encore quelques unes ! Tiphaine Un article écrit par Marco pour l'Italia che cambia, mars 2016 http://www.italiachecambia.org/2016/03/viaggiatori-non-udenti-allan-chris/ Arrivés au Cambodge à vélo, Marco et Tiphaine rencontrent et interviewent Allan e Chris, deux voyageurs sourds qui racontent aux CycloLenti leur perception du monde qu'ils ont choisi d'explorer. J'essaye de me boucher les oreilles jusqu'à ne plus rien entendre : la musique déchirante qui provient des haut-parleurs d'en face, les chiens qui aboient, les touctoucs qui accélèrent, les Klaxons des scooters, les portes grinçantes, les petits oiseaux qui gazouillent, le bruissement des feuilles de bananier bercées par le vent, le marteau pneumatique de l'ennième hôtel en construction, le chant des prières du temple bouddhiste non loin d'ici... pendant un instant tout disparaît, tout se tait. C'est un peu comme couper le son de la télévision... Allan sonne vigoureusement le klaxon de mon vélo, mais je n'entends rien et lui non plus... et voilà comment on se sent...en paix ! Nous sommes à peine arrivés à Siem Reap, au Cambodge, et le destin nous a amené à connaître Allan, qui a ouvert l'hôtel Blue Lizard il y a quelques mois, il en est le propriétaire, et Chris, un voyageur qui explore le monde depuis plus d'un an, sur les réseaux il est connu de ses nombreux fan comme The Deaf Wanderer. Tous deux sont américains et tous deux sont sourds. Allan a un sens de l'humour bien particulier, pragmatique, efficace, il n'est pas bavard. Chris, plus posé, attrape tranquillement son ordinateur et se met à écrire plus vite qu'un « entendant » puisse parler. Eh oui, c'est ainsi qu'ils nous appellent : « les entendants ». J'avais toujours vue les choses de mon point de vue soit comment ils sont pour nous, les « sourds », les « non-entendants », et je n'avais jamais pensé autrement. Nous passons presque une journée à les interviewer et je découvre peu à peu un bout de leur vaste monde. Comme par exemple, qu'être sourd peut-être une question de génétique et qu'eux ne se considèrent en rien comme malade ou ayant besoin d'aide, mais qu'au contraire ils se considèrent comme chanceux. Ils ont la possibilité de voir le monde avec une profondeur et une sensibilité plus grande par rapport à un entendant commun et cela les rend uniques et donc différents de tous les autres. Presque pour transmettre de tels privilèges et préserver la dynastie, des familles de sourds se marient avec d'autres familles de sourds, m'explique Chris, de manière à ce que leur enfants aussi soient sourds. Si maintenant on regarde cela de cette nouvelle perspective c'est plus que compréhensible, même si lorsqu'il me l'a écrit j'étais plus que surpris. Plus nous discutons et plus s'ouvre à moi un monde nouveau. J'apprends par exemple qu'il ne faut surtout pas les appeler sourd-muet car pour la majeure partie d'entre eux l'organe vocale fonctionne, il est simplement peu développé.
Chris et Allan m'ont fait encore une fois comprendre que quand on veut on peut ! Lors des interview, nous leur avons demandé qui ils sont, que font-ils aujourd'hui, que faisaient-ils avant, qu'elles sont leur projets, qu'est-ce que la vie pour eux et pour finir quels sont pour eux les avantages et désavantages d'être sourds. Bon visionnage ! Marco PS : Eh si, même les sourds ont parfois mal à la tête, je me l'étais toujours demandé.
A Gia Luận sur l'île de Cat Ba, sud de la baie d'Halong, pour profiter d'un magnifique coucher de soleil sur les chapelets d'îlots , nous montons la tente au bord de l'eau. Le capitaine du ferry boat que nous rencontrons, nous dit qu'il n'y a pas de problème, nous pouvons nous installer sur le petit quai si demain matin nous nous levons avant l'arrivée du premier bateau à 9h. Tout contents, nous nous installons et profitons du spectacle de la nature avant d'aller nous coucher. Alors que Simon ronfle déjà, une première personne passe près de la tente, c'est un pêcheur qui va s'installer pour dormir dans son petit bateau échoué sur la plage juste à côté de nous ; il allume sa petite radio, la musique nous berce. Plus tard alors que je dors aussi, je suis réveillée par un « HELLO » et une lampe braquée sur la tente, j'entrouvre la porte.... vêtement couleur vert foncé, étoiles → police vietnamienne qui nous fait signe de bouger d'ici... Il est bientôt minuit, je n'ai pas du tout du tout envie de tout replier et de me remettre à pédaler. Il nous passe quelqu'un au téléphone qui parle anglais, elle nous explique qu'il va nous montrer un endroit ou dormir à 3 km d'ici. Pourquoi devrions-nous partir et pas le vietnamien qui dort juste à côté de nous dans sa barque échouée ? Voyant que je lui tiens tête, d'un coup le policier s'énerve, il me crie dessus... Très bien, je comprends, il y a de la ségrégation, nous sommes des occidentaux alors nous devons aller dépenser notre argent dans un hôtel? Une heure plus tard, après avoir bien pris tout notre temps pour tout replier, le policier nous accompagne sur 1 km puis surprise il nous fait signe de déguerpir ! Quoi ? Mais quel menteur ! A mon tour de m'énerver : maintenant il pleut, il fait nuit noire, ma lampe de vélo est cassée et Simon n'a pas de lumière sur son vélo, je n'ai pas du tout envie de faire 25km de route de montagne pour arriver à Cat Ba Ville de l'autre côté de l'île, dans ces conditions c'est vraiment dangereux (bon nous avons nos lampes frontales, mais ça je ne lui dit pas). Il me redonne la fille qui parle anglais au téléphone : celle-ci est incapable de me donner une explication et une raison au comportement du policier, mais elle nous dit juste que nous n'avons pas le choix, elle est vraiment désolée pour nous. L'homme ne veut même pas nous héberger au poste de police... mais j'insiste alors, je partirai à condition qu'il nous donne une grosse lampe torche. Finalement nous pédalons 12 km, Simon galère avec la pluie sur ces lunettes dans la nuit noire, il n'y voit rien...nous plantons la tente de nouveau dans la forêt devant le parc nationale pour une nuit pas très récupératrice. Une semaine plus tard à Ninh Binh, de nouveau impossible de monter la tente ; une femme nous explique que si une personne nous voit (ce qui est inévitable dans ces régions très peuplées), elle nous dénoncera tout de suite à la police et qu'ici personne n'accepte d'héberger les étrangers de peur d'avoir des problèmes par la suite.... Vietnam pays communiste envers et contre tous, on se soutient entre vietnamien, mais on essaye d'extirper un maximum d'argent aux touristes ! La suite du voyage nous montrera qu'en dehors des zones touristiques, les vietnamiens sont très accueillants et généreux...parfois le tourisme gâche tout, dés qu'un site devient classé au patrimoine mondial de l'Unesco alors rapidement la population alentour change, est dénaturée, des gamins demandent de l'argent, les adultes trichent sur les prix... Nous décidons donc de quitter la côte touristique et de rejoindre la route d'Ho Chi Minh qui longe la frontière avec le Laos. Là, dans le fin fond du Vietnam, les gens nous ouvrent leur porte et ne nous demandent rien, ils sont juste contents de nous voir heureux de passer un moment avec eux. Pendant plusieurs jours nous croisons seulement deux ou trois voyageurs à moto et quelques cyclovoyageurs dont Klaus. La soixantaine, allemand, en tenue de camouflage, tous les ans il a fait un voyage à vélo, sauf pendant 7 ans où après un voyage en Roumanie il s'est passioné de musique tzigane et a décidé de se consacrer à l'apprentissage du violon ; c'est un troubadour des temps modernes, il nous raconte tout cela et se mets à danser tout un fredonnant, là au milieu de la route où nos chemins se sont croisés, entourés par la jungle. Pour son prochain périple il sera accompagné de son violon ! Cette nuit, camping dans la jungle, le taux d'humidité dans l'air doit être proche des 100%. Le plus dur pour Simon dans cette ambiance tropicale est de ne pas prendre une douche tous les jours et de parfois devoir remettre des vêtements humides et crasseux... Mais ce soir, grand luxe, il déniche un campement près d'un petit torrent, au programme: bain de décrassage ! Je le charrie tout de même : attention au sangsue ! J'aurai mieux fait de ne pas me moquer, quelques semaines plus tard je serai hystérique, en panique totale, à hurler en découvrant des sangsues terrestres me sucer le sang : une, puis deux, puis trois,... ces sales bêtes réussissent à se glisser dans mes chaussettes pour aller tranquillement se faire un festin... un vrai film d'horreur ! Mais cette fois là, tout va bien, seule des buffles sont là au petit matin pour nous saluer.
A l'aube, un épais brouillard nous cache une succession de virage qui grimpe à đèo Đá Đẽo sur 5km, nous ne nous y attendions pas, nous sommes à jeûn. Nous espérions que ce soit un village, mais non, juste un col sans même une petite échoppe à son sommet. La récompense :10km de descente fort appréciés après cet effort et le ventre toujours vide. Enfin un hameau, un petit bouiboui vietnamien, la femme attrape par les pattes un poulet encore vivant, nous sommes affamés mais tout de même... un Phở suffira ! Tiphaine (NB : Les autres épisodes choisis par Simon seront racontés dans les prochains articles, à suivre...) |
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Janvier 2018
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