Le WarmShower (WS) censé nous héberger n’est plus disponible, nous cherchons une solution pour dormir à Grenade, sous un toit, ce soir. Le miracle de Séville va-t-il se reproduire ? Dans l’attente d’un signe du ciel, essayons de provoquer un peu les choses. Etape n°1 : Aller à la mairie et demander s’ils ont une auberge communale à disposition des voyageurs (comme sur les chemins de St Jacques); Etape n°2 : chercher une connexion internet -> la bibliothèque municipale ; Etape n°3 : contacter tous les WS et Couchsurfer de la ville en laissant votre numéro et croiser les doigts pour quelqu’un vous appelle avant la nuit tombée ; Etape n°4 : laisser une annonce facebook au cas où une de vos connaissances ait un contact à Grenade, Etape n°5 : regarder ces emails, on ne sait jamais ! … Et c’est là que le miracle se produisit : Patrick et Jacqueline nos anges gardiens de la Galice nous ont laissé un message: « Salut à vous deux De retour de vacances, je m'aperçois que vous êtes vers Grenade. Je ne pensais pas que vous alliez aussi vite. Comme promis Jacqueline peut tel à ses cousins si vous voulez un hébergement. Prévenez nous et nous contacterons Loly et Julien. A+ bon voyage » Le lendemain après une bonne nuit réparatrice chez Loly et Julien, nous visitons Grenade. Pour la célèbre Alhambra s’est loupé, sachez qu’il faut réserver son billet un mois à l’avance… Il y a un mois, on ne savait pas qu’on serait à Grenade, ni même qu’on y passerait ! Le cyclo-voyageur vit dans un monde d’imprévu… la notion de temps et d’espace y est différente : il ne réserve rien car il ne sait jamais jusqu’où ses jambes le porteront et ni à quelle vitesse. Nous découvrons Grenade au travers d’une balade improvisée dans le quartier des gitans de Sacromonte, où naquit le flamenco, et les ruelles du quartier arabe d’Albaicin. |
Hé bien je suis désolée de vous l’apprendre mais ce sont principalement les melons, les poivrons et les tomates que nous mangeons toute l’année, y compris en hiver, provenance : Espagne. Les serres permettent de faire 3 récoltes par an. Pour noircir encore un peu plus le tableau, une autoroute est en pleine construction car en période de récolte ce sont maintenant 3000 camions par jours qui quittent la région, la route nationale ne suffit plus à absorber ce flux grandissant. C’est un désastre. Sans compter les rumeurs selon lesquelles ce sont des immigrés (parfois clandestins) sous-payés qui y travaillent dans de mauvaises conditions. Pendant les kilomètres de chemin parcourus entre les serres, je peux vous dire que ça sentait fort le produit chimique…alors imaginez dans les serres !
A Almerimar, on se lèche les babines, il y a tout plein de bateau à voile !!! Nous faisons beaucoup rire les gars de la capitainerie avec notre annonce et notre accoutrement. Nous leur demandons la destination de tous les bateaux qui entrent et sortent du port… 2 heures plus tard et la rencontre d’une tour de mondiste italienne, nous partons questionner les bateaux déjà au port. Personne à bord, bateau trop petit… Quand soudain :
-Inconnu : « This is for lazy people »
-Marco : « No, this is for intelligent people :) ! »
- Inconnu : “Can I try ?”
- Marco : “Sure ! Do you have a boat?”
Une heure plus tard, nous dînons avec Igor et Griet dans le cockpit de leur bateau. Ils veulent aller en Sardaigne pour l’hivernage, mais le contact avec les ports est difficile car ils ne parlent pas italien. Il nous propose une cabine pour la nuit, demain nous les aiderons à appeler. Leur bateau s’appelle MissTerre “A sailing boat looking for a better world”. J’adore !
Rien n’est sur, mais nous rêvons déjà :)
Tiphaine