Le dernier tour de pédalier de la journée nous pousse jusqu'à Eşen, loin de la côte touristique, dans ce village nous goûtons à la vie turque traditionnelle des campagnes. Alors que nous nous décidons sur un emplacement pour la tente, arrive Isa sur son tracteur, tout sourire : venez donc boire un thé chez moi. Cette fois notre niveau de turc nous permet de demander « Senin adin ne ? Comment t'appelles-tu ? » Duyku, Merve et Ugr nous répondent ses trois enfants qui nous ont rejoint... ils sont surexcités !!! Ils vivent à la campagne, ils ont des chèvres, des vaches, des poules, des oies, des chiens et des serres dans lesquelles ils cultivent des haricots et des fèves. Alors que les « grands » préparent le repas, je m'amuse à divertir les enfants avec des petits jeux que faisait ma grand-mère quand j'étais petit. Une nappe sur le tapis et le salon se transforme en salle à manger, la dîner est servi ! Le matin, petit déjeuner de roi à base de burek frit cette fois, fait ce matin tôt par la maman et la grand-mère.
En Turquie, les tombes sont telles de grands vases de fleurs et parfois d'herbes aromatiques comme le romarin. Isa m'emmène au cimetière, le temps d'une prière auprès de la tombe de son père puis nous retournons à la maison où les femmes discutent tranquillement à l'ombre sirotant une boisson fraîche. Alors que nous nous préparons à partir, Saniye emballe les bureks restant dans du papier journal et nous les offre pour la route.
Saint Nicolas de Bari est né ici à Patara, puis il est allé vivre à une centaine de kilomètre de là à Myra (actuelle Demre) où des panneaux, statues et magasins de souvenirs indiquent « ville du Père Noël ». Nous nous reposons sur la longue plage de sable blanc et fin en dégustant les derniers bureks. Nous ne manquons pas de visiter l'important site archéologique de Patara qui comporte ce que la Turquie présente comme « le premier parlement démocratique au monde », il appartenait à la confédération lycienne. Pendant que je suis assis sur le siège bien comode à la place d'honneur, à écrire mon journal de bord, je cogite sur le mot démocratie. Il me vient à penser que peu de choses ont changé depuis le temps de la monarchie : aujourd'hui les rois se sont multipliés et nous sommes démocratiquement libre de choisir qui va régner.
Marco