Santa Cleta est un projet qui me fait rêver. Isabel (33 ans) et Gonzalo (34 ans) l’ont fait, bravo à eux, ça n’a pas été facile. Isabel a travaillé dans la communication et l’administration pour diverses entreprises et Gonzalo était designer graphique et webdeveloper. Puis Gonzalo a perdu son travail, il décida alors de se tourner vers sa passion : le vélo. Un salaire à la fin du mois ne le satisfait pas, il veut vivre de ce qu’il aime, il est fatigué de faire tout le temps la même chose. A ce moment là, l’ambiance est plutôt morose en Espagne. Au moment où tout le monde part à l’étranger chercher du travail, ils décident de rester en Espagne et de réaliser leur rêve chez eux : Isabel veut voir Séville se remplir de vélo.
Pendant un an, ils réfléchissent à quelle forme peut prendre leur projet. Ensuite pendant plus de 6 mois, ils réparent des vélos et s’activent pour préparer le futur local. Ils financent leur projet avec leurs économies et l’argent de 2 ans de chômage versé en une fois par l’état espagnol pour qui crée son entreprise ou une coopérative telle que Santa Cleta. Ils ne voulaient pas emprunter et ni se fier à une banque ; bien sur ça n’a pas été facile, ils ont appris à vivre avec très peu d’argent, et ils ont travaillé pour leur projet sans compter les heures. Décembre 2012, Santa Cleta ouvre ses portes. Aujourd’hui leurs efforts sont récompensés, ça tourne bien. La coopérative a même un troisième membre depuis quelques mois : Fernando. Il a 37 ans, il était mécanicien au service technique d’une grande industrie, il travaillait beaucoup plus qu’aujourd’hui et gagnait moins. Arrivé à un point où il n’arrivait plus à gérer la vie familiale et le travail, il a dit stop. Amoureux du vélo, il connaissait Gonzalo et celui-ci lui a proposé de se joindre à eux. Il ne connaissait pas vraiment la mécanique vélo, tout comme Gonzalo avant d’ouvrir SantaCleta. Mais tous deux ont appris sur le tas et aujourd’hui le vélo n'a plus de secret pour eux ! |
- atelier d’auto-réparation vélo : tous les outils sont mis à la disposition des adhérents Santa Cleta (20€/an) ;
- stage de mécanique vélo pour savoir réparer une bicyclette de A à Z (proposé entre autre aux personnes au chômage, par l’intermédiaire d’association telle que la croix rouge) ;
- Organisation d’évènements pour promouvoir le cyclotourisme, et l’utilisation du vélo en général (projection de film, présentation de voyage à vélo…) ;
- bibliothèque avec des bouquins et des revues sur divers sujets : le vélo, l’écologie, le voyage… ;
- Service de livraison à vélo
- réparation de vélo ;
- vente et location de vélo en tout genre (classique, tandem, vélocargo…)
-…. et tant d'autres à consulter sur leur site internet : www.santacleta.com
A ce propos, Manuel notre ange gardien est en lien avec A Contramano, car il y a quelques années la ville de Séville a procédé à des réaménagements urbains qui ont complètement isolés le quartier de San Juan où habite Manuel. Seules des voies rapides permettaient de relier San Juan au centre de Séville, aucun passage pour les vélos, ni les piétons ! Grâce à A Contramano et des personnes comme Manuel qui ont secoué la mairie de Séville, aujourd’hui il y a une belle piste cyclable reliant ces zones, et Séville a un réseau cyclable très dévelopé. Un rêve de cyclovoyageur :)
Le hasard fait parfois bien les choses : le téléphone de Gonzalo ne recevant pas nos messages (sans aucune explication) cela a provoqué notre rencontre avec Manuel, l’artiste. Et pour notre dernière soirée à Séville nous sommes sortis en compagnie d’Isabel, Gonzalo, Fernando et Manuel, un nouveau contact s’est créé entre eux, et chacun est reparti avec des projets communs plein la tête !