Un tour de vis par ci, un autre par là, un peu d'huile ici, nettoyage par là... nous ajustons les vélos qui ne verrons pas d'alsphate pendant un bon bout de temps. Impatient, nous attendons le DGBAO, permis pour la région autonome du Tadjikistan qui nous permettra d'accéder au Pamir. Lundi, il n'est toujours pas prêt. Ardasher s'active, il appelle un ami et retourne avec nos laissez-passer en main. Ici aussi, comme en Italie, les contacts ça compte !
Nos vélos reposent sur de confortables pneus à l'arrière du pick-up qui nous emmène rejoindre les parents de Tiph à Jafr. Petits comme des fourmis, des camions fumant apparaîssent au loin, ils se hâtent dans toutes les directions chargeant et déchargeant des matériaux. Ils veulent le terminer avant la fin de l'année l'imposant barrage qui bientôt engloutira tous ces beaux villages que nous voyons dans le fond de la vallée, il sera le plus grans d'Asie Centrale et le plus haut du monde avec ses 304 mètres de hauteur. D'interminables troupeaux de moutons, chèvres et béliers occupent toute la route qui est maintenant devenue une piste recouverte de roches écroulées de la montagne, à droite il y a le précipice. Devant et derrière les bergers agitent les longes de leurs élégants chevaux, au mileu il y a des ânes qui, patients, transportent l'eau, la nourriture et les matelas pour le bivouac. Ils migrent tous vers la vallée après avoir passé l'été à paître dans les alpages. Il y a même une bergère, avec le visage complètement cachée.
Nous traversons des villages où des enfants courrent derrière-nous, ils sortent de l'école, tous bien habillés, les garçons en veste et cravate avec le drapeau tadjik cousu dessus. Au milieu dela nature sauvage qui domine, la vie de campagne et les maisons en terre qui nous entourent, leur uniforme détonne avec tout le reste. Ce soir on plante la tente, cela faisait bien un mois, entre invitation diverses et vacances, elle reposait gémissante au fond d'une sacoche !
Marco